Bonne amertume mais peu en longueur

Ils sont une dizaine d’amis, réunis dans le salon de l’un d’eux. Un verre en main, ils goûtent le fruit de leur travail. La plupart déguste en silence. Un des convives se tient la tête entre les mains, pour mieux profiter des sensations que lui procure le breuvage. Un autre, tout excité, fait plus de bruit. Il se fait rabrouer. La concentration doit être maximale. C’est aujourd’hui qu’il faut se décider. Six mois, trois brassins, de multiples tests et autant de dégustations plus tard, grâce à l’aide précieuse de deux amis passionnés de brassages, ils se retrouvent à nouveau autour du précieux breuvage. Ils plongent à nouveau le nez dans leur verre. Ils regoûtent encore une fois. Soudain, tout devient limpide. Leurs regards se croisent, mélange de complicité, de fierté et de joie. Un sourire aux lèvres, ils constatent l’évidence : leur bière, ils la tiennent. Elle est là, dans cette bouteille, dans ce verre, dans leur bouche. Il faut dire que cela fait déjà six mois qu’ils sont sur le coup. Qu’ils ont imaginé de créer leur propre bière, de la concevoir telle qu’ils l’aiment, légère mais spéciale, au goût prononcé et légèrement amer. Une bière pour faire la fête, à l’image du Grand. Une bière qu’ils veulent servir aux habitants de leur village de Vedrin, lors des balades gourmandes et autres festivités que cette joyeuse bande organise quelques fois par an. Une bière dont la vente servirait à financer des associations locales : convivialité peut très bien rimer avec solidarité. Bref, une bière brassée par les amis et pour les amis. Elle est prête. Il ne reste plus qu’à lui trouver un nom. Ils se lèvent, se congratulent. Ils lèvent leur verre « À l’Amitché ». Ils s’embrassent, se claquent une bise. Après tout, leur bébé mérite bien une « Betche » !

delicious!

Une Betche bien sympa, à boire entre amis, une bière de soife.